Pour cette nouvelle chronique, nous allons aborder une lecture lue dans le cadre du #ProjetOmbre : L’homme qui mit fin à l’histoire de Ken Liu.

Je dois dire que j’ai eu beaucoup de mal à écrire cette chronique, j’y suis revenue des dizaines de fois. J’ai écrit des choses, supprimé, puis réécrit, puis re-supprimé… Elle reste donc un peu désordonnée, mais je pense que ma difficulté à l’écrire reflète bien mon ressenti sur l’ouvrage : ce texte a été clairement bouleversant.
Avant toute chose revenons rapidement sur l’auteur. Ken Liu est un talentueux auteur sino-américain, qui a reçu plusieurs prix littéraires, notamment pour son recueil La ménagerie de papier. Il est également l’auteur du recueil Papillon de poussière, que j’avais d’ailleurs lu en fin d’année dernière et beaucoup apprécié.
L’homme qui mit fin à l’histoire est un texte court publié par les éditions Le Bélial dans leur collection Une Heure Lumière, dont le récit tourne autour de l’unité 731 et de la mémoire de ces événements.
L’unité 731 constitue un drame de l’histoire japonaise. Entre 1936 et 1945, cette unité japonaise se livrait à des expérimentations sur des prisonniers et prisonnières chinois. Sous le couvert de la recherche, les membres de l’unité testaient des armes biologiques, étudiaient l’effet du gel sur le corps humain, s’entraînaient à la chirurgie et l’amputation, procéderaient à des vivisections ou encore à l’étude des maladies vénériennes. Ces atrocités ont été mises sous silence par le gouvernement japonais, ce qui nourrit une grande rancœur entre les deux pays.
Dans ce contexte, deux scientifiques découvrent un outil qui leur permettra de voir et de témoigner du passé : les particules de Bohm-Kirino possèdent cette capacité et permettent à une personne, une seule fois, d’assister aux événements passés. Ce sont le couple Akemi Kirino, japonaise, et Evan Wei, chinois et historien, qui décident d’utiliser cette technique pour témoigner des atrocités de l’unité 731. Nombreux sont les intéressés par le procédé: historiens, journalistes, et bien sûr les familles des victimes cherchent des réponses dans le passé.
Mais les particules de Bohm ont cette caractéristique particulière de ne pouvoir être utilisées qu’une seule et unique fois pour visionner le passé. Les « preuves » sont ainsi détruites, n’en laissant que le témoignage de la personne qui s’est soumise à l’expérience, ce qui pose beaucoup de questions.
Un aspect important qu’il faut noter est l’originalité de l’outil de narration. L’ouvrage se présente sous la forme d’un documentaire, regroupant une série d’interviews de scientifiques, familles des victimes, historiens ainsi que des extraits d’archives a propos de l’unité 731. L’auteur précise dans ses notes que cette idée lui est venue à la suite de la lecture de « Aimer ce que l’on voit: un documentaire » de Ted Chiang.
On a finalement affaire à de la SF mêlée à la réalité historique, où la SF est utilisée comme un support pour mettre l’accent sur la nécessité de mémoire de ces événements tragiques. Par l’existence des particules de Bohm, les scientifiques donnent au passé un moyen de s’exprimer dans le présent, et lui rendent sa réalité, qui continuera à vivre.
En conclusion je me souviendrai de cette lecture, d’un auteur que j’apprécie beaucoup. Il me reste encore à découvrir la ménagerie de papier, mais ça ne devrait plus tarder!
Je ne connaissais pas du tout ce livre, et ton avis m’a bien donné envie de le découvrir du coup hop il est apparu dans ma wishlist. Je n’ai encore jamais rien lu de cet auteur alors ça sera une découverte 😊
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Je trouve géniale l’idée de ne pouvoir visionner qu’une seul fois le passé 😀
Je n’ai encore jamais lu cet auteur mais il faudra vraiment que je le découvre un jour ^^ En tout cas, merci pour ta chronique !
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Jamais facile d’écrire une chronique quand on a été bouleversé, tu t’en tires très bien 🙂
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Bouleversant c’est le mot ! J’avais moi aussi été chamboulée par cette lecture qui reste le meilleur uhl que j’ai pu lire.
Tu t’en sors super bien malgré les difficultés que tu as rencontré 🙂
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