Voyage dans le cycle de Hain, étape 2 !
Dans cette chronique, nous allons aborder le deuxième livre du cycle de Hain, planète d’exil. Texte court comme son prédécesseur, Le Monde de Rocannon, et tout aussi plaisant à lire. Je ne vais pas y aller par quatres chemins: lisez ce cycle, vraiment. Je sais que les premiers sont censés être moins bons que les dépossédés et la main gauche de la nuit, mais plus j’en lis de la Grande Dame Ursula K Le Guin, plus je l’apprécie. Le soin qu’elle apporte à ses personnages et aux cultures qu’elle représente est impressionnant. En plus de ça, la plume est fluide et accrocheuse. Bref, j’aime fort.
Cependant, si vous ne souhaitez pas vous lancer dans une longue série (enfin pas tellement puisque chaque ouvrage est assez court), notez qu’il peut très bien se lire indépendamment du premier tome, car il présente à la fois un monde différent mais aussi des personnages différents.

De kwa ca parle ?
Direction la planète Gamma Draconis III, dans la terre d’Askatevar, où les hommes du peuple des Hilfes se préparent à l’hiver qui arrive, en construisant leur cité d’hiver, Tévar. Sur cette planète, l’hiver est infiniment long, une année sur la planète correspondant à 60 années terrestres.
Un peu plus loin s’étend la cité des Hors venus, de grands êtres venus d’un autre monde, que les Hilfes voient comme capables de sorcellerie, du fait par exemple de leur capacité à faire preuve de télépathie. Les hors venus ont été envoyés sur la planète par la ligue de tous les mondes, déjà entrevue dans le premier tome. Ils sont ainsi forcés à l’exil, car sont dépourvus de moyen de communiquer avec la ligue, et ne possèdent pas d’ansible ni de vaisseau.
Ces deux peuples ne font pas preuve d’une grande camaraderie, les hors venus étant plutôt craints par les hilfes. Cependant, Rolerie, une jeune hilfe est remplie de curiosité pour leur cité, qu’elle ira découvrir sans crainte.
Même s’ ils ne s’apprécient pas plus de ça, ces deux peuples vivent tout de même dans un certain respect et en paix. Ce qui n’est pas le cas avec les Gaals, qui migrent vers le Sud au moment de la sudation et pillent les cités des Hilfes sur leur passage. Cette fois, la menace est d’autant plus importante car les Gaals, qui migrent d’ordinaire en petits groupes, se sont regroupés et constituent une véritable armée qui marche contre les cités d’hivers et celle des hors venus.
L’un des hors venus, Jacob Agat Autreterre, propose aux hilfes une alliance pour détourner la progression des gaals afin qu’ils évitent leurs cités. Si les négociations commencent bien, la collaboration est stoppée net lorsqu’ils apprennent que le hors venu développe une relation avec Rolerie, ce qui est interdit. Les gaals progressent donc et attaquent Tevar. S’en suivront plusieurs batailles et un siège dans la cité des hors venus.
Des thèmes importants en bordure du récit…
A nouveau, les peuples décrits par Ursula K Le Guin sont attachants et bien construits. C’est la relation entre ces différents peuples qui est au cœur du roman. Par leurs échanges, l’autrice aborde des thématiques importantes comme la tolérance, l’exclusion sociétale, mais aussi l’espoir et la tendresse, capable de baisser les barrières entre les peuples.
Mon côte biologiste a savouré les petites anecdotes sur la physiologie des hors venus et sur l’évolution physique qui semble se mettre en place chez eux, signe d’une adaptation à leur nouvel environnement. Par exemple le fait que les hors venus ne possèdent pas le matériel génétique nécessaire à la synthèse d’une enzyme permettant de digérer les aliments de leur planète d’accueil, ni la capacité de donner vie à une progéniture viable.
En revanche, on reste sur un récit relativement lent, sans grande scène d’action, ce qui pourra en rebuter certains. Ursula le guin possède son style particulier, qui fonctionne très moins pour moi, en insistant sur les relations entre les peuples et nous amenant à réfléchir sur notre propre relation aux autres.
Le prochain sur la liste : la cité des illusions ! On se revoit bientôt pour la chronique (que je tarde méchamment à écrire…)

Je suis entrain de le lire et j’adore cette lenteur, cette façon qu’elle a de décrire un monde et ses habitants. C’est clairement pas un récit de SF avec tout plein d’action, mais c’est ce que j’apprécie chez elle aussi ^^.
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