Chronique rapide aujourd’hui pour un texte court mais sympathique : la cité sans nom de grand HP Lovecraft, dans sa version illustrée par Armel Gaulme dans les carnets de Lovecraft aux éditions Bragelonne.

J’ai connu cette petite collection avec Dagon, qui m’a été offert il y a quelques temps par un proche, et j’ai été particulièrement charmée par les sublimes illustrations d’Armel Gaulme. Dagon est justement le premier des carnets de Lovecraft, publié en 2019. Il a été suivi par plusieurs autres textes : la cité sans nom, molosse, et les rats dans les murs.
Le travail d’Armel, diplômé en 2003 de l’école Penninghen à Paris, n’est pas sans me rappeler les (superbes) carnets de croquis de Alan Lee ou John Howe. La cité sans nom prend vie avec de magnifiques croquis au crayons, pleins de reliefs et de profondeur. J’aime ce côté « carnet de croquis », qui donne vraiment l’impression de voyager dans le récit et l’imaginaire de l’artiste. Cette année, j’ai eu le plaisir de le croiser aux Imaginales et de repartir avec une magnifique dédicace dessinée sur la cité sans nom. C’est quelqu’un de très sympathique, et c’était un vrai plaisir de le voir travailler sur ce petit croquis. J’espère de tout coeur qu’il sera également présent aux prochaines imaginales, pour avoir l’occasion de découvrir cette fois son artbook BESTiary. J’ai pas mal hésité à le prendre cette année, mais j’avais déjà craqué pour plusieurs livres et pour l’artbook de Julien Delval, donc je l’ai mis sur ma wishlist pour les prochaines éditions du festival.

Et la nouvelle dans tout ça ?
Le texte, du nom original de The Nameless City, est paru pour la première fois en 1921 dans le fanzine wolverine.
Il relate l’histoire d’un homme parti explorer la cité sans nom, dans le désert d’arabie. Cette cité maudite, c’est celle que le poète dément Abdul Alhazred, auteur du necronomicon (bien qu’il ne soit pas énoncé comme tel dans cette nouvelle), a vue en rêve.
L’explorateur y cherche des indices d’une origine humaine, et parcourt une série de temples et salles aux plafonds bas, où il découvre des signes d’une ancienne civilisation disparue : des fresques représentant l’histoire de la cité et les rites de son peuple, ainsi que d’étranges momies aux allures de chimère reptilienne.
Je connais peu Lovecraft dont je n’ai, pour l’instant, lu que quelques nouvelles, donc je ne saurais dire si La cité sans nom font partie de ses meilleurs écrits. Cependant j’ai apprécié ma lecture et passé un bon moment.
Le texte rend magnifiquement bien l’ambiance lourde, suffocante et pleine de peur qui émane de la cité à mesure que le personnage s’enfonce de plus en plus dans ses ténèbres.
L’ouvrage en lui même
Le livre est joli. J’aurais tout de même un seul petit bémol au niveau de la texture des couvertures qui semblent assez fragiles et se tâchent facilement. Dommage pour un ouvrage qui vaut tout de même son petit prix… C’est clairement la beauté des illustrations qui m’a fait craquer. Je ne l’aurais pas acheté juste pour découvrir le texte je pense,vu son prix.
En conclusion, c’est un bel ouvrage avec une nouvelle sympathique, que l’on découvre au travers des crayons d’un grand admirateur de l’auteur, qui livre des dessins magnifiques teintés d’horreur et de mystère.
Il y a clairement un grand engouement actuellement pour HP Lovecraft, et c’est une très bonne chose car cela me permet de découvrir un auteur classique que j’avais jusqu’à maintenant mis de côté, dans des éditions belles et surprenantes.
Cette chronique constitue une participation au winter short stories of SFFF challenge.
