Chronique

[Chronique] Un étranger en Olondre, Sofia Samatar

Pour cette chronique, je vais vous parler d’une de mes lectures de l’été qui a su ravir mon coeur de lectrice à la fois par son contenu très riche et par sa jolie couverture signée Coliandre : Un étranger en Olondre de Sofia Samatar, publié aux éditions Argyll et traduit par Patrick Dechesne

Souvenir d’une séance de lecture sous le soleil d’été 🥰

Le roman conte l’histoire de Javick, fils d’un riche marchand de poivre. Son père, fier de son commerce qui lui permet de revenir avec milles richesses et merveilles de l’Olondre, revient d’un de ses voyage avec un “cadeau” bien original : un précepteur pour le jeune Javick, dans l’objectif de lui apprendre à lire et compter, pour prendre la suite de l’affaire familiale. Lire. Un concept bien rare sur l’île où vit Jevick, où les livres sont des denrées rares, inconnues, considérées même, peut être, comme magiques. 

Avec son précepteur, Lunre, Jevick découvre au travers des récits d’auteurs la belle Olondre, et la ville de Bain, capitale de l’Olondre, dont il vient à rêver. Lorsqu’il est amené à s’y rendre, c’est un voyage qui démarre non seulement pour le jeune homme, mais  également pour le lecteur, tant l’écriture de l’autrice est immersive. Les rues de la villes, les activités des habitants, l’odeur des épices, la sensation des pluies, tout cela nous accompagne dans les pages du roman. 

De ce fait, les chapitres sont relativement lents, mais tout à fait savoureux. J’en suis venue à penser que Bain était un personnage à part entière du roman, tant sa place m’a parue importante. J’ai d’ailleurs eu du mal à m’attacher à Jevick dans les premières pages, préférant la ville et ses parfums. 

Le rythme change lorsque Jevick participe au festival des oiseaux, une série de célébrations étranges teintées d’épices, de soirées de débauche et d’exaltation. A son réveil, il voit le fantôme d’une jeune femme aux cheveux rouges, Jissavet, morte d’une dangereuse maladie, qui lui demande alors d’écrire son histoire. Lorsque cela se sait, Jevick est emmené à la cité sainte Velvalinhu, où il se retrouve bien malgré lui au centre d’une guerre de croyance, sans aucun contrôle sur ce qui lui arrive. Le culte d’Avalei voit en effet en lui non pas un homme ateint d’une maladie mentale, mais un prophète capable de voir les anges.

Le récit est très poétique, et laisse une place importante aux lieux, aux voyages et aux personnages. Car alors que Jevick voyage, d’autres personnages se mêlent à son histoire et on découvre leur récit avec beaucoup de plaisir. Leurs histoires de vie sont au cœur du récit; que cela soit par écrit, contées à l’oral, ou qui ne demandent qu’à orner les pages d’un livre et devenir immortelles. Des tonnes de romans, récits locaux, contes et légendes et essais Olondriens sont cités un peu partout dans le texte. Cela reflète aussi un autre aspect important de ce texte : la place des livres et l’amour de l’autrice pour les livres. Partout, on le sent, son texte semble clairement un ode aux livres, une déclaration d’amour et de tendresse.

“ Un livre, nous dit Vandos d’Ur-Amakir, est une forteresse, un lieu empli de pleurs, la clé d’un désert, une rivière dépourvue de pont, un jardin de ronces” Chapitre 3

Comme je l’ai dit plus haut, le texte est infiniment immersif, les goût, les couleurs, les odeurs transpirent au travers des lignes. C’est une plume que j’ai trouvé vraiment agréable, et un voyage dont je me souviendrai. 

Si la lenteur du récit m’a un peu perturbée au début de ma lecture, je me suis très vite laissée portée. Finalement, c’est un texte très original, une lecture qui se savoure, doucement. Qui demande de s’imprégner des mots, des tournures de phrases. Qui demande de fermer les yeux un petit instant et d’imaginer les histoires de chacun des personnages.

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