Chronique

[Chronique] Le chant des Glaces, Jean Krug

Pour cette nouvelle chronique, je souhaiterais vous présenter un livre que j’ai acheté un peu par hasard, un craquage aux Imaginales en me baladant sous la bulle du livre: Le chant des Glaces de Jean Krug, aux éditions Critic. La couverture et le titre m’ont tout de suite attirée, et j’ai eu l’occasion de discuter avec l’auteur, qui partage sa passion avec beaucoup d’enthousiasme. Il a su me faire envie en pitchant son roman, et j’ai beaucoup apprécié de parler avec lui de science, lecture, et même des champidragons de Coliandre 🙂

Jean Krug a un background de science très marqué, puisqu’il est lui-même glaciologue et habitué des glaces de l’antarctique. Il sait de quoi il parle donc, et ça , déjà ça avait tout pour me plaire!

Notez que le Chant des glaces vient de ressortir en format poche chez Pocket, une belle occasion de le découvrir ou le redécouvrir!

Le chant des glaces, c’est quoi ? 

Je vais tenter de vous résumer simplement les points clés de ce roman, qui mêle en réalité plusieurs intrigues. Il conte principalement l’histoire de Bliss et Fey, qui ont le rôle particulier de chanteurs. Ils peuvent ainsi entendre la mélodie particulière du cryel et sont capables de l’extraire avec talent des glaces de la planète Delas. Le Cryel est un morceau de glace particulier, capable de fournir une source d’énergie importante et qui constitue de ce fait un élément nécessaire à de nombreux systèmes planétaires. Par exemple, l’utilisation de Cryel a permis de faire des bonds technologiques importants, notamment dans l’armement. Mais si l’intitulé de chanteur semble bien doux aux oreilles, que nenni ! La vie est loin d’être douce sur Delas, planète prison, où les prisonniers extraient des ressources, notamment de l’eau potable, pour fournir les autres planètes. En fait Delas, c’est un peu le fournisseur d’eau de tout l’univers, en particulier des nombreux mondes sans aucune eau. Du coup vous imaginez bien qu’il faut cravacher et que les prisonniers sont loin d’être chouchoutés. 

Dans ce contexte pesant, Bliss et Fey rêvent de liberté et de pouvoir enfin quitter la planète. Avec cet espoir, ils acceptent la mission dangereuse de récupérer un cryel parfait (rien que ça hein..), dont l’existence a été théorisé par Jennah, une glaciologue qui les accompagne dans cette mission. Ils sont également rejoints par Nox, un ancien pilote. Le cryel parfait est un enjeu important, car une guerre se profile entre les secteurs epsilon (dont Delas fait partie) et Bêta, qui tentent chacun d’étendre leur emprise galactique.

Un beau voyage glacé

Ce roman a été une très belle découverte, portée par une plume efficace qui sait présenter un univers intriguant, glacé et plein de dangers. En particulier, j’ai adoré les passages qui décrivent le glacier, infiniment immersifs. On en rêve, de ce calme blanc, de cette neige et cette glace. La passion de l’auteur se ressent à la lecture et il arrive très bien à nous la faire partager. Les mots choisis sont beaux et percutants.

Néanmoins, si il rend très bien la beauté des glaces, il dépeint aussi avec talent un monde dur et rude, une nature sauvage et cette planète prison, où l’on vit dans des conditions terribles aux côtés de personnages pour certains assez détestables, à faire un travail épuisant. Sans oublier un personnage qui est au cœur du roman : le glacier qui constitue un obstacle immense, rempli de difficultés, qui met les personnages à rude épreuve et enclins à abandonner.

Le conflit entre les zones Bêta et Epsilon est un peu moins traité, mais on comprend en lisant entre les lignes ce qui s’y passe et les enjeux stratégiques pour les territoires.

Par contre, j’ai eu quelques difficultés à entrer pleinement dans le roman et à l’apprécier dans son ensemble. Car j’ai parfois été un peu perdue dans les intrigues qui s’entremêlent. En effet, le roman alterne les points de vue et fils narratifs, ce qui est très intéressant mais aussi risqué pour maintenir un rythme efficace. J’ai beaucoup aimé par exemple apprendre le passé de Jennah à l’Unireg, mais l’intrigue est peut être un poil trop morcelée pour que le roman reste équilibré.

De plus, la thématique de la liberté est au cœur du récit, pour Bliss et Fey comme pour Jennah, mais elle m’a semblé discutée parfois trop longuement, ce qui casse encore le rythme de l’histoire qui, finalement, traîne en longueur. Globalement le rythme du récit est lent, ce qui en soit n’est pas gênant, mais là les intermèdes sont parfois un peu trop développés.

Notez que le chant des glaces est le premier roman de l’auteur, et franchement je ne m’attendais pas à une qualité pareille pour un premier roman. Ce roman est infiniment ambitieux et complexe, qui tape dans la catégorie du planet opéra et space opéra, amène sans trop le montrer des notions scientifiques, tout en abordant des thématiques clés et longuement discutées comme la liberté.

Son second roman est d’ailleurs annoncé pour cette année, autant vous dire que j’ai extrêmement hâte!

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2 réflexions au sujet de “[Chronique] Le chant des Glaces, Jean Krug”

  1. Je te rejoins totalement sur ta vision du livre. Comme toi, j’ai adoré la description du glacier, que je trouve juste d’un point de vue scientifique et très joliment faite sur le plan de la langue.
    J’ai aussi un peu de mal à m’y retrouver avec les différentes intrigues, d’ailleurs de cela je n’ai plus beaucoup de souvenir précis aujourd’hui.
    J’attends avec impatience le nouveau roman de l’auteur, que je suis désormais de près.

    J’aime

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