[Chronique] A monk and robot book, Becky Chambers

L’année dernière, je suis partie une semaine en congrès à Toronto, où j’en ai profité pour faire le tour de quelques librairies. J’avais repéré une librairie spécialisée en SFFF, et prévu avant mon départ de revenir avec un souvenir précieux à mes yeux: les deux tomes de A monk and robot (Histoire de moine et de robots) de Becky Chambers, dont je vais vous parler aujourd’hui. J’avais beaucoup d’attente par rapport à ces deux textes, car j’avais déjà lu avec un grand plaisir Apprendre si par bonheur, une novella courte par Becky Chambers, qui m’avait conquise, ainsi que le tome 1 de la saga des voyageurs qui était aussi un délice !

Sans surprise, je peux déjà vous dire que ces deux nouveaux textes courts ont été un coup de cœur absolu. En France, ils sont publiés par l’Atalante sous le nom Un psaume pour les recyclés sauvages et Une prière pour les cimes timides. Que cela soit en français ou en VO, j’apprécie déjà énormément la poésie des deux titres.

Il est difficile d’en faire un résumé très détaillé, car la beauté du texte réside dans l’ambiance et la bienveillance que Becky Chambers réussit à faire transparaitre au fil des pages. 

Parlons déjà du tome 1, A psalm for the Wild-Buildt

Ce texte court met en scène Dex, un moine de thé. Ce dernier quitte la ville, sous l’envie d’entendre le son des criquets. Ce titre de moine de thé me semble une invention merveilleuse. Leur rôle ? Aller de village en village, écouter les gens et leurs soucis, et leur offrir un thé, adapté à leurs besoins, pour calmer les cœurs et les esprits, apporter une sérénité au doux parfum de thé.

C’est au volant d’un ingénieux véhicule à roue, contenant tout le nécessaire à son voyage, que Dex passe de village en village.

Cependant, face à une nouvelle lassitude, Dex fait le choix de quitter sa vie de moine de thé, pour s’enfoncer dans la nature sauvage. Il y fait la rencontre d’un personnage bien surprenant : un robot, Mosscap (Omphale en français). Avant l’Éveil, les robots étaient le cœur de la société, mais ils ont pris la décision de quitter les usines, quitter l’espèce humaine et découvrir la nature sauvage.

Dès les premières pages, la magie de Becky Chambers opère. En tant que lectrice, j’ai eu l’impression de ressentir une réelle connexion avec le moine Dex, d’avoir le cœur qui battait plus vite en lisant à propos de son envie de nature, sa nécessité de s’éloigner de la ville. Ses doutes et sa détermination résonnait en moi, et m’ont fait beaucoup réfléchir sur la manière dont on fait face à notre monde. 

Même si Dex fait face à de nombreux questionnements sur ses désirs et sa place dans le monde, Becky Chambers aborde ces thématiques avec une douceur incroyable. Le livre est un condensé de bonheur et de bienveillance.

Parlons ensuite du tome 2 , A prayer for the crown shy

Dans ce tome, c’est au tour de Mosscap de mener sa quête, de visiter le monde des humains et d’essayer de répondre à cette importante question: de quoi ont besoin les humains ? C’est une bouffée de fraîcheur de voir le monde par ses yeux, car il est fasciné par tout : les arbres, les gens, les chiens.

Le texte est rempli de petites remarques simples, mais frappantes, qui font réfléchir sur notre vision du monde. Par exemple, Mosscap obtient un appareil photo, et fait une remarque intéressante que le fait que ce qu’il voit de ces yeux ne ressemble en rien à ce qu’il immortalise via la photo. 

Sur le chemin, Mosscap se questionne également sur son origine, sur ce qui a fait prendre vie et conscience aux robots. Dex voit aussi ses habitudes perturbées, puisqu’il accompagne Mosscap au cours de ses visites, ce qui laisse peu de place à ses activités de moine de thé.

L’écriture reste teintée de tendresse et d’optimisme, comme dans le premier tome. Le Duo Dex Omphale est superbe, leur amitié grandissante est infiniment touchante, j’ai adoré les voir évoluer tous les deux.

Le mot de la fin

En conclusion, c’est une saga que j’ai adoré, un cocon de bonheur et d’optimisme que je ne saurai que vous conseiller, comme les autres textes de Becky Chambers d’ailleurs. C’est doux, c’est tendre, c’est du bonheur.

Chroniques des camarades : l’épaule d’orion – Ombrebones – Le nocher des livres – l’imaginarium – Fourbis et Têtologie – Navigatrice de l’imaginaire – Yuyine – au pays des caves trolls – lullaby – ceux que j’ai probablement oubliés (n’hésitez pas a vous manifester ! )