Pour cette nouvelle chronique, on continue la découverte des romans de Becky chambers, après Apprendre si par bonheur, Histoires de moine et de robot et le tome 1 de la saga des voyageurs (que je n’avais pour le coup pas chroniqué, ce que je regrette. Ça sera surement à l’occasion d’une relecture!). C’est parti pour A small and common orbit, ou Libration, tome 2 de la saga des voyageurs. Je l’ai également lu en VO, mais il est disponible en VF aux éditions l’Atalante, dans une édition classique et une très belle édition collector (qui me fait très très très envie!… et serait une occasion de relire et chroniquer le tome 1 tiens… ).

Ce roman est centré sur 2 personnages, Pepper/Jane 23, et Sidra. C’est à la fois une suite directe du tome 1 et un texte qui pourrait éventuellement être lu indépendamment je pense car les grandes lignes de l’histoire du tome 1 sont résumées (en tout cas, celles qui sont indispensables pour comprendre l’intrigue de ce tome 2, mais je vous encourage bien sûr à lire tout de même le 1!).
C’est d’abord avec un peu de tristesse que j’ai vu que nous ne suivions pas les personnages du tome 1, mais seulement Pepper et Sidra. Finalement, aucun regret. Ces nouveaux personnages, j’ai vite appris à les chérir, et j’ai retrouvé l’univers qui m’a tant charmée dans l’espace d’un an, ses peuples et ses cultures, sa diversité.
Si vous avez lu l’espace d’un an, vous savez que l’IA du vaisseau, Lovelace, avait pour objectif d’acquérir un corps humain, et que c’est chose faite à la fin du livre. Cependant, Lovey et ses souvenirs sont perdus, et c’est ainsi sous le nom de Sidra que l’IA travaille à s’habituer à son nouveau corps, à ce « kit » comme elle l’appelle. Un kit qu’elle n’a pas choisi, un choix qui n’était pas le sien, mais qu’elle doit assumer et tenter de comprendre. Et l’adaptation est bien difficile. En tant qu’ IA, lovelace surveillait constamment chaque espace du vaisseau, réalisait un travail multitâche et pouvait puiser les réponses à tous ses questionnements sur le réseau. Tout cela, c’est terminé. Sidra doit se contenter d’un organisme aux capacités mémorielles limitées, dont la vision se résume à un espace qui lui paraît minuscule, et à vivre dans les limites de son nouvel emballage corporel. La difficulté supplémentaire est que seuls Blue et Pepper sont au courant de son identité singulière, le kit étant une pratique totalement illégale. Pas de stress donc!
C’est ainsi ce cheminement difficile, celui de devenir quelqu’un au-delà de l’IA, que l’on suit avec beaucoup de plaisir et d’émotions.

En parallèle , ce tome relate l’histoire de Pepper, qui accompagne Sidra et qui a aussi un passé complexe. On apprend qu’elle se prénommée Jane 23, l’une des nombreuses Jane, des enfants génétiquement créés par une société d’ingénieurs. Jane 23 travaillait à trier et réparer du matériel, dans une routine organisée et surtout cruelle. Elle n’était jamais sortie de l’usine, jusqu’à un accident qui lui permet de s’enfuir. Elle se retrouve donc seule, a découvrir l’existence de choses toutes simples, le sol, le ciel, la nuit, les étoiles… Son chemin l’amène vers un ancien vaisseau doté d’une IA, qui lui permettra de survivre,d’apprendre, et de rêver à un autre destin.
Le rythme du livre est lent, mais tout doux et plein de tendresse. Encore un coup de maître de Becky Chambers, qui amène avec une plume raffinée et douce des personnages attachants. J’ai pris énormément de plaisir à suivre Jane et Sidra. Le parallèle entre les 2 histoires est très malin et participe au rythme du roman.
Les personnages sont incroyables, on apprend à les connaître et à les aimer. A la lecture, ils sont réels, plein d’habitudes, de goûts, de doutes. Des dizaines de petits détails viennent modeler peu à peu ses personnages pour en faire des gens auxquels on tient. Ici, Becky Chambers fait preuve d’un talent rare. J’ai plusieurs fois été touchée par des petites choses, des petits bouts de textes qui rappellent combien notre monde peut être beau et précieux.
Les questionnements amenés ici par Sidra sont très touchants. Qu’est ce qui fait de nous un être humain, une personne ? Les questionnements autour de l’identité sont fascinants, et les doutes de Sidra qui s’approprient son corps amenés avec finesse. Enfin, la solitude, à la fois de Sidra et Jane, nous touche en plein cœur et nous rappelle l’importance des amis et famille qui nous accompagnent.
Décidément, c’est de coup de cœur en coup de cœur que je découvre les textes de Becky Chambers, qui devient sans aucun doute l’une de mes autrices favorites. C’est un livre incroyable, qui fait du bien au moral. Une lecture toute douce et infiniment touchante. J’attends avec impatience ses prochaines sorties.
Autres chroniques : syndrome Quickson – Ours inculte – Yuyine – Shaya –

J’ai vu la nouvelle édition hier, alors que j’errai dans le rayon Imaginaire d’une librairie : couverture rigide, toute douce… J’ai failli craquer ! Mais je me suis tournée vers un autre roman de l’autrice, craignant notamment que ce soit le genre de couverture à marquer facilement. En tout cas, il est clair que ça donnait sacrément envie ! Et, du coup, j’ai bien fait, je n’avais pas compris que c’est un tome 2 (même s’il peut se lire indépendamment, j’ai commencé les choses dans l’ordre, quand c’est possible ^^)
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Je viens justement de le lire et je suis absolument d’accord avec tout ce que tu en dis. Oh, et je ne veux pas donner l’impression de pousser à l’achat, mais j’ai lu la VF collector et elle est effectivement très agréable. 😇
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Je suis quasi sur que je vais finir par craquer de tte façon 😅
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