Chronique

[Chronique] Jo Walton, Mes vrais enfants

My real children, ou Mes vrais enfants, de Jo Walton était la LC d’avril du galactic book club de snodza. Cela faisait un moment que je voulais découvrir ce roman, j’ai donc sauté sur l’occasion.

J’ai souvent entendu que c’était l’un des meilleurs de Jo Walton, mais j’ai fait les choses un peu à l’envers dans mes lectures, en commençant par les griffes et les crocs puis par Morwenna. J’ai cependant beaucoup apprécié ces lectures, et j’avais donc beaucoup d’espoir pour Mes vrais enfants .

Je l’ai lu en VO et en ebook, chose assez rare chez moi pour le signaler, puisque je préfère largement les livres papiers.

Mes vrais enfants est un roman infiniment touchant et plein d’émotions . Jo Walton présente l’histoire de Patricia, née dans les années 1920. Elle nous conte sa vie, ou ses vies. Le premier chapitre met en scène une femme âgée, qui perd la mémoire, perd ses repères, qui est souvent confuse. Elle se rappelle avoir eu 4 enfants, mais aussi avoir eu 3 enfants, elle se rappelle deux vies, deux existences, et ne sait pas laquelle est la vraie.

Patricia a vécu dans une famille anglaise, dans une société très conservatrice. Elle aime lire et enseigner. Un jour, elle fait face à un choix, celui de se marier avec Mark, qui, après plusieurs mois de correspondance, lui pose un ultimatum. Si elle souhaite se marier avec lui, c’est maintenant, ou jamais. Le roman présente ainsi les deux possibilités, l’une ou patricia accepte, stoppe ses activités d’enseignement (car une femme mariée ne peux pas enseigner) et vit une histoire de couple toxique et frustrante avec ce Mark. Et l’une ou elle refuse, part visiter l’italie, et rencontre une jeune femme dont elle tombe amoureuse. Mais à travers cette uchronie, Jo Walton propose également une double revisite de l’histoire, avec un univers marqué par l’utilisation de bombes nucléaires, la peur, la maladie, et un univers plus doux où les nations évoluent vers la paix. Ce qui fait que finalement, il est difficile de dire si une vie est mieux que l’autre, chacune est difficile, à sa façon, les deux sont pleines de challenges et de douleur.

Le texte alterne entre les deux points de vue, c’est le titre du chapitre qui sert de repère. La plume est simple, sans chichi ni figure de style excessive, mais cependant envoûtante et donne envie de ne jamais lâcher le livre. Les chapitres se lisent tout seul, aussi addictifs que des sucreries. Et pourtant ils sont parfois très tristes, très sombres. J’ai trouvé le texte très fort dans sa capacité à alterner des moments de bonheur et des moments difficiles, tout en restant réaliste.

Sur la fin, les vies se mêlent un peu, on peut être un peu confus , mais finalement ce n’est qu’un parallèle avec ce qui se passe dans la tête de Patricia, qui fait face à son âge et à sa démence qui grignote sa réalité. Cet aspect est réellement émouvant . 

A part l’uchronie, l’aspect SF reste très léger. C’est un récit fait pour susciter des émotions, un récit de vie. Celui des conséquences de nos choix, celui du temps qui passe, celui de la mémoire, celui des difficultés liées à la vieillesse et à la maladie. Sur la fin, la conquête spatiale devient quand même une part importante de la société, et de la vie de Patricia dont les enfants rêvent d’aller dans l’espace. J’ai bien apprécié cette évolution.

C’était donc une lecture très intéressante que j’ai beaucoup appréciée. J’ai encore quelques Jo Walton dans ma PAL, j’ai vraiment hâte de les lire. 

Autres chroniques (c’est bien rare d’en voir autant, la preuve que ce roman est un succès ! Et j’en ai surement zappé certaines) : Monde de pocheCulte d’apophis Au pays des cave trollsalbédoun papillon dans la luneBibliocosmeles lectures de Xapurle dragon galactique YuyineNevertwherelectures du maki ma lecturothequeles blas blas de tachanla geekosophe

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12 réflexions au sujet de “[Chronique] Jo Walton, Mes vrais enfants”

  1. Ce livre ! Pardon, ce chef-d’oeuvre ! ❤
    "mais j’ai fait les choses un peu à l’envers dans mes lectures" : je crois que c'est presque mieux de ne pas commencer par l'oeuvre la plus encensée, ça évite un peu le risque d'être déçu par les textes suivants.

    Aimé par 1 personne

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