J’ai craqué pour ce roman à la couverture aux allures de monstres et compagnie aux dernières Imaginales. Il s’agit d’un roman jeunesse par Noémie Lemos aux éditions Critic, autrice également de Neige (avis à venir) ou de Hope (en wishliste!), qui fait passer un très bon moment même aux plus grands ! Initialement, je me suis tournée vers ce texte car je cherchais des romans pas trop compliqués et plutôt mimi pour sortir de ma panne de lecture liée à une grande fatigue cognitive, et je dois dire que c’était juste parfait !
Le roman nous emmène sillonner la station symbiose, un endroit au petit côté zootopie mais où les aliens et les humains cohabitent, à priori en parfaite harmonie. Sauf que, comme on le découvre rapidement en suivant l’histoire de la jeune Myrina, les humains, si ils ont eu l’honneur d’être acceptés dans la station, sont la cible de pas mal d’injustices sur la station. Ils sont notamment relégués à traiter les eaux usées, un travail usant et difficile mais pourtant absolument indispensable à la survie de nombreuses espèces alien, qui ne les en remercient par pour autant. L’eau est par exemple vitale pour les Jiihs, aliens aux airs de pieuvre fluffy dont s’occupe le père de Myrina et qui envahissent leur lieu de vie, au grand désespoir de la jeune fille.

Myrina, personnage principal du roman, est une jeune fille pleine de ressources qui tente de briser cette barrière entre les aliens et les humains et qui organise quelque chose que les petits Alien adorent : des concerts olfactifs ! Elle récupère tous les objets et les senteurs qu’elle peut trouver, et les associe ensemble pour créer des tableaux olfactifs dans un bar de la station, le tout, évidemment, sans que ses parents ne le sachent. Mine de rien, elle essaie de montrer que les humains ne sont pas que des « destructeurs de planètes« , titre qui leur est donné par les autres aliens, mais capables de faire de belles choses au bénéfice des autres.
La mère de Myrina travaille à la station de traitement de l’eau et est un jour emprisonnée sans raison autre que celle qu’il y a eu un pb avec l’eau, et que ceux qui y travaillent sont donc forcément responsables. En parallèle, plusieurs de ses camarades d’école sont recrutés pour aller faire des travaux pratiques à la station, question d’y servir de main d’œuvre. Myrina ne se démonte pas, et cherche à découvrir ce qui s’est vraiment passé et à libérer sa mère. Elle se bat contre les inégalités de la station, contre la passivité de ses proches qui acceptent sans broncher ces événements, et se retrouve à rencontrer tout un tas d’Alien et de niveau coins de la station.
Vous l’aurez compris, sous ses airs de romans rigolos avec des aliens colorés, le roman aborde finalement des thématiques plus complexes, celles des relations inter espèces, du racisme, de la discrimination, de la tolérance, de la liberté. Si il reste dans la catégorie jeunesse, avec une Myrina adolescente et une plume légère (je dis ça dans le bon côté, c’est évidemment moins complexe que roman adulte, mais tout à fait agréable à lire et bien travaillé !), je pense que le roman peut faire passer un très bon moment même à des lecteurs plus aguerris.
Une chose que j’adore découvrir dans les romans de SF est incontestablement la faune et la flore que les auteurs.ices arrivent à sortir de leur imagination. En cela, station symbiose était un pur bonheur, un peu mon parc d’attraction de biologiste à découvrir ces super espèces d’aliens, fascinantes et incroyables. Alien terrestre aux allures bizarres, alien fluffy, alien qui vit dans l’eau mais aime se bichonner avec des crèmes, il y a pléthore de petits monstres à découvrir ! En plus, le roman est accompagné à la fin d’une courte présentation de certaines espèces avec des illustrations. En particulier, Myrina croise le chemin de Pyr’hus, petite boule d’alien clandestin minus mais télépathe qui va la suivre pour une bonne partie du roman et lui donner pas mal de clés pour comprendre les intrigues et modes de vie sur la station symbiose. Les 2 apprennent à se connaître et à se comprendre, à fur et à mesure que la quête de Myrina progresse, preuve que les aliens peuvent cohabiter s’ ils font l’effort de s’ouvrir à l’autre et d’essayer de se connaître au delà des stéréotypes.
Ensuite, l’idée des concerts olfactifs est géniale et, surtout, hyper bien écrite avec un aspect très immersif. J’ai vraiment eu l’impression de voir la jeune Myrina peindre des tableaux avec ces odeurs. En fermant les yeux, je voyais apparaître ces petits instants, et j’humaginais (à la base j’avais écrit imaginais, mais j’ai fait une erreur et écrit ce mot mélange entre humer et imaginer, et finalement, j’aime bien !) les odeurs associées. C’est finalement via une forme d’art surprenant que les humains et les aliens peuvent briser des barrières culturelles et linguistiques, et se retrouver.
En règle générale, je dois dire que tout le est très immersif, j’ai vraiment eu la sensation de me plonger au cœur de la station et d’en parcourir ses recoins. J’avais découvert l’auteur sur la plume plus adulte de Neige, et je suis à nouveau comblée ici par sa plume jeunesse.
En conclusion, la construction très ingénieuse du roman, accompagnée de la plume très immersive de Noémie Lemos rendent ce texte jeunesse vraiment réussi, j’ai passé un très bon moment. Les différents niveaux de lecture l’ouvrent à un lectorat plus large que celui auquel il se destine.
Autres avis : le bibliocosme – les blabla de tachan – 20c and the books –
Intéressant, je garde le titre en tête. Pour ma part j’ai Hope dans ma PàL pour découvrir cette autrice.
J’aimeJ’aime
Hope me tente fort aussi!
J’aimeJ’aime