Chronique

[Chronique] Le clairvoyage et la brume des jours, Anne Fakhouri

Le Clairvoyage est le premier tome d’une duologie écrite par Anne Fakhouri, et rééditée récemment chez l’Atalante dans de belles versions poche. Le tome 2 se nomme La brume des jours, un titre évocateur une fois qu’on a lu le premier tome.

Pour cette chronique, je vais parler du tome 1 principalement mais je vais quand même dire quelques mots sur le tome 2. Le tout est bien délimité plus bas, de manière à ce que vous puissiez vous arrêter de lire avant que je cause du tome 2. J’ai essayé de garder les détails de l’intrigue au minimum, mais de vous donner envie de les lire car c’était vraiment une belle lecture, j’ai passé un excellent moment à découvrir la plume d’Anne Fakhouri.

Au centre de l’intrigue, il y a le personnage de la petite Clara. Elle perd ses parents après avoir eu la vision du corbeau, oiseau annonciateur de malheur. Elle se retrouve ainsi confiée à son oncle, Antoine, et sa tante bébé. Elle les connaît très peu, voire pas du tout. Son oncle parle aux morts, sa tante enfermée dans son atelier semble un dangereux mirage dans les premières page, puis un personnage infiniment intriguant plus tard. Même la maison possède une aura curieuse, magique. Heureusement, Clara est accompagnée par Miss Buba, sa poupée qui la protège depuis qu’elle est petite.

Clara est particulière, une enfant du Clairvoyage, marquée dès l’enfance pour pouvoir voir et accéder au monde des fées. 

Il est difficile de faire un résumé complet du roman sans spoiler le contenu. Ainsi, je me contenterai de dire que le monde des fées s’infiltre progressivement vers le monde de Clara, et que celui-ci n’est pas dénué de dangereuses surprises et facéties. Petit peuple, changelins, banshee, sirènes et autres créatures, tantôt sympathiques tantôt rusées et menteuses, se dévoilent au fil des pages.

Le plaisir est vraiment à la découverte des aventures de la petite Clara, qui explore ce nouveau monde. L’ambiance magique qui découle de ce texte est vraiment superbe, la plume merveilleuse et très immersive. Le texte a un jeu ne sais quoi qui rappelle les contes, des allures d’alice aux pays des merveilles, de légende irlandaise, ou de a Midsummer night’s dream. Les allusions ne manquent pas! Il m’a aussi rappelé les poèmes de William Butler Yeats, notamment The stolen Child, qui avait d’ailleurs été mis en musique par Loreena Mc Kennitt. Un vrai bonheur !

« Dans la tasse, le thé tremblait doucement, un petit lac brun et calme dans lequel elle pouvait plonger son regard pour ne pas céder à la panique »

L’imaginaire de ce texte est incroyable, sans limite, et passionnant. Chaque page est une surprise. Clairement on ne s’ennuie pas ! Enfance, voyage, service à thé magique et corbeau espiègle nous accompagnent dans cet univers féerique. Les personnages sont aussi une grande force, on s’y attache très vite, en quelques pages à peine. Clara, grand-mère Coucou, les tantes loufoques donnent tant envie de les rencontrer !

En conclusion,  ce tome 1 était vraiment un petit bijou, une lecture très agréable qui emmène loin. Je vous le recommande vivement ! J’ai été emportée par cette lecture, plus dense qu’il n’y paraît. C’est original, fluide, les pages s’enchaînent et s’enchaînent sans qu’on s’en rende compte 

Tome 2 , la brume des jours

Comme je ne pense pas avoir assez à dire sur le tome 2 pour en faire une chronique complète sans spoil de l’intrigue. J’en profite quand même pour en dire quelques mots. Arrêtez de lire si vous n’avez pas lu le 1 ! 😊

« Elle n’avait jamais vu de champignon aussi étrange. Il se tortilla, poussait les autres et se comportait comme s’il méritait une place particulière  »

(Pour moi cette citation fait référence à cun champidragon y a pas photo 😁)

Dans ce tome, Clara et ses compagnons, Gauvain, monsieur Li et tante coucou rentrent sans la brume des jours pour rejoindre le monde des fées et retrouver tante bébé. 

Le voyage se fait sans Miss Buba, qui ne peut pas entrer avec ses yeux de sorbier. 

Le voyage est difficile et plein de dangers. En prime, le temps ne s’ecoule pas pareil dans la brume des jours dans que notre monde, nos héros ne doivent donc pas trop tarder. Dans ce tome, on suit Clara et Gauvain qui changent, évoluent, grandissent. Vite, trop vite. Obligés de mûrir face aux dangers qu’ils découvrent dans le monde des fées.

On y retrouve aussi la scène du bal, annoncée dans le tome 1 par le rêve de Clara. Je n’en dirai pas plus de l’intrigue que je vous laisse découvrir. Mais j’ai aussi beaucoup apprécié ce 2e tome qui conserve la même ambiance magique que le premier, et qui est peut-être un peu moins naïf. En filigrane de l’histoire, il aborde quelques thématiques un peu plus « adultes » (si on peut dire, enfin plus sérieuses en tout cas) : la mort, l’amour, la peur de ne pas revenir, l’importance du souvenir. Ce dernier point revient plusieurs fois, et j’ai trouvé ça très intéressant.

Finalement c’était donc une très belle lecture,  j’ai dévoré les 2 tomes en quelques jours (si je n’avais pas eu des murs a peindre, je les aurais sûrement dévorés bien plus vite !). 

J’ai très envie d’en lire plus d’Anne Fakhouri. J’ai déjà le roman qui vient d’être publié chez Argyll dans ma PaL, et j’espère acquérir Narcogenèse, publié aussi chez l’Atalante très vite ! Peut être pas tout de suite malheureusement, car mon portefeuille et ma bibliothèque commencent à en vouloir un peu aux maisons d’éditions pour ces super sorties ! Je ne sais plus comment prioriser les lectures moi, ni comment ranger mes étagères 😂

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