Chronique

Elle Qui Chevauche Les Tempêtes, Lisa Tuttle & G.R.R. Martin

Pour cette nouvelle chronique, nous partons pour une envoûtante chevauchée aérienne à travers les tempêtes… Derrière ce titre tout à fait intriguant se cachent les plumes de G.R.R. Martin et Lisa Tuttle, deux auteurs que je n’avais jamais lu (oui, j’attends que tout le trône de fer soit écrit avant de me lancer…).

Dans ce récit, on retrouve un groupe de personnages qui font clairement rêver : les « aériens », qui survolent le ciel de leurs ailes construites à partir de la voile d’un vaisseau spatial qui a un jour fait naufrage. Ces ailes sont les vestiges d’une technologie aujourd’hui inaccessible, ce qui en fait un bien infiniment précieux. Les aériens parcourent avec aisance les recoins d’une planète qui possède à sa surface d’énormes océans, et qui est parsemée de petites îles. La distance et les tempêtes qui font souvent rage ne facilitent pas la communication entre ces îles, ce qui octroie aux aériens un rôle capital et en fait les porteurs des messages entre les différents « maîtres de terre » des îles. De plus, les aériens se veulent neutres, en retrait des affaires politiques des îles et des « rampants« , comme sont nommés ceux qui n’ont pas eu le privilège de posséder des ailes…

Le roman se compose de trois grandes parties, qui se passent à différents moments de la vie du personnage principal, Mariss. Fille de pêcheur, elle rêvait du ciel et a été adoptée par un aérien, Russ, qui n’avait alors pas d’enfant. Elle connait alors le plaisir de survoler océans et tempêtes… jusqu’à la naissance du fils de Russ, Coll. Car la tradition veut que les aériens transmettent leurs ailes à leur premier né, que celui-ci le souhaite ou non. C’est ainsi que Coll, piètre aérien mais barde de talent, sera amené à revêtir les ailes de son père Russ à la place de Mariss.

Elle doit donc choisir entre accepter son retour à la vie en tant que rampante, ou se battre pour récupérer ses ailes, en mettant à mal des traditions ancrées profondément dans la vie des aériens. Elle sèmera ainsi les graines du changement : remise en question de l’hérédité des ailes pour favoriser l’accès par le mérite et par les compétences ou encore création d’écoles de vols.

Je dois dire que j’ai été absolument charmée par ce récit. L’écriture est fluide et agréable, et les descriptions des vols des aériens sont superbes. Une ambiance particulière et très plaisante est maintenue tout au long du récit, avec ses personnages attachants et complexes. Loin d’être figés, ils évoluent au cours du récit, comme c’est le cas notamment de Val-Une-Aile, dont je ne vous dévoilerai pour le moment pas plus de détails pour ne pas gâcher votre lecture.

Cependant l’intrigue peut parfois paraître un peu simple, même si on reste bien emporté par l’histoire et les batailles de Mariss. On ne retrouve effectivement pas ici une réelle intrigue classique de SF, mais plutôt un récit qui met l’accent sur les relations humaines et sur des thèmes comme la lutte contre les privilèges, l’égalité des chances, la tolérance, ou l’acceptation des différences. Cependant, ceci peut être un peu frustrant pour un roman étiqueté SF… J’aurais aimé en apprendre plus sur ce peuple naufragé qui a construit les ailes et sur leur histoire.

Bref, si vous aimez les belles histoires bien contées n’hésitez pas et lancez vous!

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3 réflexions au sujet de “Elle Qui Chevauche Les Tempêtes, Lisa Tuttle & G.R.R. Martin”

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