Chronique

[Chronique] Le premier jour de paix, Elisa Beiram

Le premier jour de paix est le 2e roman d’Elisa Beiram, publié aux éditions l’Atalante. Si j’avais plutôt apprécié le premier, je dois avouer que malheureusement je n’ai pas du tout été réceptive à ce deuxième roman, qui a pourtant plusieurs qualités, dommage. 

Il s’agit d’un roman de style post-apocalyptique, où les humains ont détruits peu à peu la planète, et vivent éparpillés un peu là où ils peuvent, en proie au manque d’eau et de nourriture. Et ils continuent, bien sûr, à se battre entre eux. Les grandes puissances de la Terre ne sont plus représentées que par des “Grands territoires”.

Il est vendu comme un Becky Chambers-like, mais attention tout de même, je trouve qu’on est assez loin de la SF positive. Dans ce roman, si l’issue se veut effectivement pleine d’espoir, la plus grande partie du roman est assez déprimante. L’aspect optimiste se place dans les espoirs et croyance de quelques personnages mis en avant, qui croient à la paix et font de grands efforts pour la mettre en place. On suit ainsi le récit, trop décousu à mon goût, de plusieurs personnages qui donnent une vision différente de ce qui peut se passer sur cette terre. 

Le texte s’ouvre sur l’histoire d’Auréliano, un vieil homme vivant dans un petit village, entouré de gens qui se battent et s’entre-tuent. Il compte les morts, et il en a assez de tout ça. Il se met le plus possible à l’écart, sur une plage où il ramasse des tas de bricoles, et construit ce qui deviendra un mausolée. On suit ensuite des émissaires, dont le rôle est de sillonner la planète pour régler les conflits, à petite échelle, comme à l’échelle internationale, avec l’espoir d’un réel traité de paix, et d’un peuple uni. 

Si l’idée me semblait passionnante, j’ai trouvé que la réalisation manquait d’une réelle intrigue et surtout de liant. Le tout est assez décousu, et du coup, paradoxalement, trop long. On dirait plutôt des petits morceaux d’histoires pas finies, sans vraiment de lien entre eux. Le texte est très court en plus, si bien qu’il est difficile de s’attacher aux personnages. C’est la réflexion des personnages qui est mise en avant, mais j’ai eu du mal avec le style d’écriture et certains passages que j’ai trouvé parfois répétitifs. 

Finalement je suis donc passée à côté de ce roman, et j’avoue que j’ai failli abandonner. J’ai fini par terminer en lisant les derniers chapitres en diagonale, d’autant que j’ai été encore moins emballée par la dernière partie, qui ma donné l’impression de sortir de nulle part. On perd en réalisme et c’est là où j’ai complètement décroché.  

C’est dommage car les thématiques abordées sont intéressantes et qu’il me semble bien nécessaire de se questionner là-dessus, surtout vu l’état actuel de notre société. Le texte a de grandes qualités de ce point de vue. Cependant, même si le roman est poignant au niveau du message, cela n’a pas suffit pour moi, il m’a manqué une vraie intrigue, une histoire plus aboutie pour lier tout ça. 

Je n’étais sûrement pas le bon public pour ce genre de texte, mais je comprends totalement pourquoi il a pu convaincre et plaire à d’autres, comme le montrent les avis que vous trouverez plus bas dans ce billet. Peut être pas le bon moment pour le lire bon plus (jetais pas ultra en forme faut avouer, ca peut expliquer pourquoi jai fait un focus sur les aspects deprimants.. ); qui sait, je retenterai peut-être un jour une relecture !

Autres avis : Le nocher des livresJust a wordGruznamur –

2 réflexions au sujet de “[Chronique] Le premier jour de paix, Elisa Beiram”

  1. Ah ben tiens, ça me fait penser à ma récente lecture Parcourir la terre disparue. Un peu comme ce que tu dis de ce premier jour de paix : un manque de solidité sous-jacente, un récit morcelé, une dernière partie un peu WTF…
    C’est dommage, je comprends très bien de ce fait ta déception ici, ça ne suffit pas toujours ces choix, même s’ils sont originaux.

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